Les connaissances scientifiques : Que sait-on sur la sensibilité des aliments à la chlordécone ?

Aux Antilles, les populations sont exposées à la chlordécone par l’alimentation. La présence de chlordécone dans certaines denrées soulève ainsi des questions cruciales pour la santé publique. Grâce aux nombreuses années d’analyses et de recherche sur les produits agricoles, nous savons aujourd’hui que toutes les cultures ne sont pas sensibles à la chlordécone. Il est donc possible de continuer à manger local. Pour connaître les risques de contamination de chaque aliment, cette page vous propose un outil de recherche simplifié, regroupant les principaux produits de nos territoires.

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Est-il possible de cultiver des produits sans chlordécone sur sols contaminés ?

Oui – s’ils font partie des productions non sensibles. Sur sol pollué, de nombreuses cultures maraîchères et fruitières ne sont pas contaminées. Elles peuvent être consommées sans risque.

Une référence sanitaire : la limite maximale de résidus (LMR)

Afin de protéger la santé des consommateurs, ce seuil est défini au niveau européen à partir de l’ensemble des données scientifiques établies. Il indique la quantité de résidus de chlordécone à ne pas dépasser dans les aliments pour prévenir les risques connus et suspectés pour la santé.

Sav sa ou ka manjé, pou pa kontaminé’w

Savoir d’où vient ce que tu manges pour ne pas te contaminer

Quels sont les végétaux sensibles à la contamination et les possibilités de culture sur sols contaminés ?

De nombreux travaux de recherche se sont intéressés au transfert sol-plante de la chlordécone pour les grandes familles de fruits, légumes et plantes cultivées sur nos îles.

De façon générale, plus le fruit/légume est loin du sol, moins il risque d’être contaminé.

Trois catégories de végétaux ont ainsi été déterminées :

  • Peu sensibles : cultivées sans risque sur tous les sols – les arbres fruitiers (agrumes, goyaviers, bananiers …), solanacées (tomates, aubergines, poivrons, piments) ainsi que les choux, les christophines, gombos et ananas.
  • Moyennement sensibles : affichent des taux proches des limites maximales de résidus lorsque cultivées sur sol pollué – cannes à sucre, laitues et cucurbitacées (concombre, giraumon, courgette, …).
  • Très sensibles : affichent des taux très au-dessus des limites maximales de résidus lorsque cultivées sur sol pollué – racines et tubercules (patates douces, ignames, madères, malangas, carottes, navets).

Échelle de sensibilité des fruits et légumes du jardin

Faites tester gratuitement votre sol et obtenez un diagnostic personnalisé, contactez le programme JAFA Guadeloupe ou JAFA Martinique.

Plichéy gwo !

En cas de doute sur la contamination, lavez les légumes racines et cucurbitacées (courgettes, giraumon, concombre) puis épluchez-les généreusement sur 5 millimètres – avant de les laver à nouveau. Découvrez les bons gestes

Quels sont les niveaux de contamination des produits d’origine animale ?

Les poissons, mollusques et crustacés

Espèces de rivières

La consommation des poissons et crustacés d’eau douce présente un risque important pour la santé. Leur pêche est interdite.

Espèces marines

La contamination varie selon l’alimentation et le mode de vie des espèces. Elle est de moins en moins importante à mesure que l’on s’éloigne des sources de pollution (embouchures de rivières et côtes polluées). Un arrêté préfectoral réglemente la pêche et ses zones d’interdiction.

Les animaux d’élevage

Les animaux élevés sur des sols pollués ou nourris avec des aliments contaminés absorbent la chlordécone, qui s’accumule dans leurs tissus. Mais lorsqu’un animal n’est plus exposé à une source de contamination, son corps élimine naturellement la chlordécone.

Les œufs

Les œufs produits sur sols pollués concentrent beaucoup de chlordécone. En effet, les poules contaminées évacuent la molécule dans leurs œufs. En les mangeant, nous nous exposons à notre tour à cette pollution. Dans ce cas, il est prioritaire de mettre la poule hors de contact du sol et de l’alimenter avec des aliments non contaminés.

Les analyses des œufs sont gratuites pour les particuliers avec JaFa Martinique et JaFa Guadeloupe.

ATTENTION : l’eau des sources naturelles est impropre à la consommation

De nombreuses sources sont contaminées , par divers polluants, dont la chlordécone, ainsi que des bactéries. La consommation de ces eaux, pour la boisson ou la cuisson, est dangereuse pour la santé.

À l’inverse, l’eau du robinet est potable : elle fait l’objet de traitements et de contrôles réguliers. L’eau en bouteille est également contrôlée.

Les acteurs engagés

Sur la recherche :
Sur les contrôles des denrées, l’accompagnement des agriculteurs et l’analyse des exploitations agricoles :
Sur l’accompagnement de tous les citoyens et l’analyse de sols des particuliers :
Les filières professionnelles engagées :
  • Le Comité régional des pêches Maritimes et les Élevages Marins de Martinique et le Comité régional des pêches Maritimes et les Élevages Marins de Guadeloupe regroupant les professionnels du secteur
  • IGUAFLHOR – l’association interprofessionnelle des fruits et légumes et de l’horticulture de Guadeloupe et sa marque de producteurs engagés « zéro chlordécone » MÒSO TÈ LA