Les connaissances scientifiques : Comment sont définis les seuils sanitaires ?

Pour évaluer et limiter l’exposition de la population à la chlordécone, deux outils complémentaires sont utilisés :
– Les Valeurs Toxicologiques de Référence (VTR), qui définissent la quantité journalière ingérable sans risque pour la santé ; et
– Les Limites Maximales de Résidus (LMR), qui fixent les seuils réglementaires tolérés dans les aliments.
Ces deux seuils sanitaires déterminés à partir d’analyses scientifiques approfondies, jouent un rôle clé dans la gestion des risques sanitaires liés aux polluants.

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Les valeurs toxicologiques de référence (VTR)

Comment sont-elles déterminées ?

Les valeurs toxicologiques de référence (VTR) sont établies par un comité d’experts scientifiques de l’ANSES*, à partir de l’analyse de l’ensemble des études disponibles sur les effets sanitaires de la chlordécone. Ces études, issues de la littérature scientifique, s’intéressent aussi bien aux effets de la chlordécone observés chez les animaux (études toxicologiques) que chez les humains (études épidémiologiques).

* Agence nationale de sécurité sanitaire

Pour quel objectif ?

Les VTR sont des repères utilisés pour évaluer les risques pour une population d’individus.

Les VTR ne sont pas des seuils diagnostics ou des valeurs qui permettent de savoir si une personne sera malade ou non par rapport à son exposition à la chlordécone.

Elles sont utilisées comme des repères sanitaires pour évaluer les risques associés à une exposition à un contaminant pour toute une population. En dessous de ces repères, le risque d’apparition, dans la population, d’effets sur la santé est jugé négligeable. Deux façons de faire existent pour évaluer l’exposition à la chlordécone de la population et la comparer à ces repères :

  • Soit, on estime la quantité de chlordécone ingérée quotidiennement par la population, à travers les types et quantités d’aliments consommés selon les classes d’âges.
  • Soit, on dose directement la teneur en chlordécone dans le sang des individus (chlordéconémie).

La comparaison de ces expositions avec les VTR permet ainsi d’évaluer le risque pour la population et de savoir pour quelle part de cette population il est nécessaire de diminuer les expositions.

Aujourd’hui, lors d’un dosage sanguin de la chlordécone, les ARS utilisent cette valeur pour proposer un accompagnement individualisé de réduction de l’exposition à la personne testée : ainsi, si le dosage est supérieur à 0,40 μg/litre de plasma, on considère que la personne est exposée à un niveau très important et qu’il est nécessaire de l’accompagner pour diminuer son exposition. Réalisez votre dosage de la chlordécone dans le sang.

L’avis de l’Anses de novembre 2021 a permis et de mettre à jour ces VTR.

L’avis de l’ANSES de décembre 2022 a permis de réévaluer l’exposition alimentaire des populations de Guadeloupe et de Martinique.

Les limites maximales de résidus (LMR)

Les limites maximales de résidus sont les mêmes pour tous les pesticides ?

Non – Les limites maximales de résidus sont déterminées au cas par cas selon les pesticides, en fonction des études de risques associés à chacun.

Comment sont-elles déterminées ?

Les LMR sont établies en tenant compte à la fois des VTR (expliquées ci-dessus), et des habitudes de consommation de la population.

Pour quel objectif ?

Les LMR sont des repères qui permettent d’évaluer le niveau de contamination des aliments.

Ce seuil réglementaire permet de définir la quantité maximale de résidus de chlordécone légalement tolérée dans les denrées alimentaires.

En lien avec ces différentes données, les LMR pour la chlordécone ont été fixées à 0,02 mg/kg* pour les produits alimentaires d’origine animale ; et 0,01 ou 0,02 mg/kg pour les denrées d’origine végétale, en fonction de la nature de l’aliment.

* Texte de référence : règlement (UE) 2021/663 de la Commission du 22 avril 2021

Elles garantissent que les produits disponibles sur le marché respectent des niveaux de résidus compatibles avec les VTR.

Le consommateur peut en manger tous les jours, en continu, sans risque de développer une complication de santé.

Un outil de référence pour les contrôles effectués sur les denrées alimentaires

Les services de l’État contrôlent et vérifient le respect des limites maximales de résidus sur l’ensemble des circuits alimentaires (de la production à la vente). Les produits non conformes sont retirés de la circulation et détruits.

Les acteurs engagés

  • L’ANSES – Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail